Comment ne pas être bouleversé par Lupita Nyong’o ? Bien sûr, l’actrice (et réalisatrice) kényane a crevé l’écran dans son rôle de Patsey, la jeune esclave martyrisée dans la plantation de 12 Years a Slave. Pour sa première apparition au cinéma, elle a été récompensée par un Oscar. Elle est aussi devenue célèbre du jour au lendemain. En partie en raison de son élégance, devenue emblématique, ou peut-être du fait que l’Oscar (du second rôle) était attribué à une actrice à la fois africaine et mondiale : née au Mexique, originaire du Kenya, suivant depuis deux ans des études d’art dramatique à Yale. Et c’est ainsi que Lupita Nyong’o est devenue une icône.
Elle semblait faite pour ça : incarner une femme universelle qui soit aussi une femme noire, à la beauté et la grâce si éclatantes qu’elles ont des vertus étonnantes. Comme celle de révéler d’autres femmes à elles-mêmes. Lupita Nyong’o n’a pas besoin de dire « Africa is beautiful » (l’Afrique est belle), elle en fait la démonstration à chaque instant. Un exemple ? Quelques semaines avant les Oscar, Lupita Nyong’o était invitée à la remise des prix décernés par le magazine Essence aux femmes noires d’Hollywood.
Pour son discours, elle a décidé de lire la lettre d’une toute jeune fille, qui lui avait écrit pour annoncer avoir renoncé aux crèmes éclaircissantes pour la peau, ayant compris en la regardant que oui, de toute évidence, on pouvait être noire et belle. Et merveilleusement bien dans sa peau. Cela s’appelle servir de modèle.
Et à cet égard, Lupita Nyong’o n’est pas seulement un beau visage avec de l’allure. En 2006, elle a réalisé In My Genes (Dans mes gènes), un documentaire sur les albinos au Kenya, qui s’interrogeait sur toutes les dimensions de la couleur de la peau. Sur l’affiche de son film, une question : à quoi ça ressemble d’être « blanc » dans une société « noire ». Le documentaire lui a permis de recevoir son premier prix, dans un festival au Mexique, le pays où elle est née.